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Sebastien Mas Photography

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Category Archives: Aventures

Aventures |

8 janvier 2018

| Sebastien Mas

Au cœur de la Taïga dans la tribu nomade des Tsaatans (Mongolie)

Récit photographique d’une immersion chez les derniers éleveurs de rennes nomades de Mongolie : les Tsaatans
Taïga Mongolie Tsaatan

Notre périple commence à Moron, au sud du lac Khovsgöl, non loin du point terrestre le plus éloigné des océans. C’est au nord de la Mongolie que le peuple Tsaatan a établi son camp au milieu de vastes prairies.

Nous prenons donc la route dans cette direction avec Bator, notre chauffeur. Les quelques 200km qui nous séparent de « Tsagannuur » prennent plus de 9h à travers les steppes cahoteuses. La pluie a transformé la piste de terre poussiéreuse en une boue glissante éprouvante pour les 4×4 qui se trouvent bloqués chacun à leur tour. Bator nous conduit à travers les plaines dans son ancien fourgon soviétique. Dénué de tout confort, il a le mérite de se frayer un chemin en terrain hostile et ne semble craindre aucun obstacle. Le plafond capitonné nous évite de nous cogner la tête à chaque soubresaut. A plusieurs reprises l’eau s’infiltre dans l’habitacle. Notre chauffeur ne semble pas s’en soucier et continue à passer torrents et gués sans même marquer d’arrêt.

Notre lente progression nous laisserait le loisir de bavarder avec les autres passagers : malheureusement peu parlent anglais.

Après un arrêt auprès des autorités militaires locales, nous obtenons les précieuses autorisations pour entrer dans la dernière réserve naturelle avant la frontière Russe. Nous faisons ensuite halte dans une yourte isolée au milieu de la plaine. La famille qui y réside s’apprête à sacrifier un Yack. La femelle n’a pas mis bat depuis 3 années et commence à devenir un fardeau pour son propriétaire. Il est rare de tuer de si grosses bêtes en été car il est impossible de conserver la viande dans l’aridité et la chaleur des steppes. Les habitants de la vallée se sont passé le mot et toute la viande sera vendue dans la journée

Mongolia Yourt

Le lendemain matin nous échangeons la carlingue russe contre des chevaux. A partir d’ici, la piste devient en effet totalement impraticable. Ces difficultés rencontrées pour rejoindre leur camp assure aux Tsataans un mode de vie tranquille loin des routes. Une impression d’immensité saisissante…

Nous entamons notre lente progression vers le camp. La Taïga s’est transformée en un immense bourbier. Les pas des chevaux sont arrachés à la boue.

Après avoir passé un col, une vallée verdoyante s’étale devant nous. Une rivière traverse le paysage. Un groupe de tipis se détachent sur l’horizon. C’est ici que le camp d’été est installé jusqu’au milieu du mois d’août. Il nous aura fallu chevaucher pendant une journée entière avant de l’atteindre.

Une trentaine de familles s’activent ici prenant soin de soin de leurs quelques 600 rennes.

Zaya, notre hôte qui elle parle anglais, nous invite à rejoindre son tipi qu’elle partage avec son mari Olsen et son beau-frère. L’entrée, telle les yourtes traditionnelles Mongoles, est placée au sud. Ici personne ne s’installe au nord, c’est la place des esprits. Ces derniers sont symbolisés par un amoncellement de lanières de tissu et de reliques de chasse. Les terres du nord de la Mongolie sont restées un haut lieu des traditions chamanistes. Les esprits apportent protection aux familles et abondance lors de la chasse.

Zaya s’empresse de nous servir du Tsai, un mélange de thé avec du lait de renne au goût légèrement salé. Le Khuruud, fromage de renne, sèche au-dessus de nos têtes dans le tipi.

Le tipi est très précaire mais l’essentiel se tient là. Un poêle, un lit conjugal, et une planche en bois faisant office de cuisine. Le tipi d’été est plus large que celui d’hiver. Il permet aux familles et aux convives de se tenir éloignés du poêle. Ce sera notre foyer pour les prochains jours.

Nous sommes nombreux à nous regrouper sous le tipi au crépuscule. La viande de yack est rare en cette saison et largement partagée. Les bolées âpres de lait de jument fermenté (airag) viennent arroser le repas.

Tsaatan wood

Le lendemain, nous passons la journée à aider à la vie du camp, entre ramassage de bois et reconstruction de tipis. La traite des rennes est une activité strictement réservée aux femmes.

Les rennes font partie de la famille, ils sont utilisés pour le lait et en hiver pour se déplacer lors de la chasse. Dans la neige, ils sont plus puissants que les chevaux.

Zaya nous explique son destin peu ordinaire. Née à Oulan-Bator, où elle a grandi, elle a ensuite passé 10 années aux Etats Unis avant de poursuivre ses études en Asie. C’est ensuite, au cours de missions en Mongolie, qu’elle rencontre son mari. Elle partage désormais sa vie de nomade depuis bientôt 10 ans.

Tssatan woman Zaya

Olsen profite d’un dîner pour arborer fièrement sa Winchester Russe datant de la seconde guerre mondiale. Il a ajouté une lunette qui lui donne plus de précision lors de ses sorties de chasse hivernales. En hiver, les Tsaatans sont régulièrement confrontés au climat glacial atteignant les -40C. Les hommes partent néanmoins chasser pour des périodes de 2 à 3 semaines. Ils ne reviennent qu’une fois les prises suffisantes. Pendant toute la chasse, ils dorment dehors affrontant froid glacial et intempéries à l’abri de leurs rennes.

Le lendemain, la pluie tombe sans interruption. L’orage gronde dans la vallée.

Nous sommes invités dans un tipi voisin. Une femme dont je ne saurais donner un âge nous explique que le ciel se déchaîne pour se venger des fleurs de la Taïga arrachées impunément par certains Mongols. Le chamanisme est omniprésent dans la vie des Tsaatans et les traditions doivent être respectées pour ne pas réveiller la colère des esprits de la nature.

C’est après cette dernière rencontre nous reprenons nos 2 jours de route à travers les plaines pour rejoindre le lac Khovsgol. Sur le chemin du retour, nous nous installons au bord d’une rivière pour pêcher et camper. Nous profitons de cette dernière soirée pour dire au revoir à nos hôtes et les remercier. La suite de l’aventure nous fera traverser la Mongolie du nord au sud pour rejoindre le désert de Gobi.

Maison traditionnelle Tsaatan
Tsaatan et chevaux

Pour voir les autres photos de la Mongolie, cliquez ici

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Aventures |

19 septembre 2017

| Sebastien Mas

Mer et ciel au-delà du cercle polaire (Lofoten, Norvège)

Récit d’une expédition, en solitaire, à la découverte des fjords de la mer de Norvège (Iles Lofoten)
Fjord lofoten

Me voilà à Bodo, légèrement au nord du cercle polaire. Cette petite ville qui borde la mer de Norvège voit partir les bateaux vers les îles Lofoten au nord-ouest. Je profite de cette courte escale pour faire quelques provisions alimentaires avant de quitter le monde urbanisé par la mer ce soir.

La traversée d’un peu plus de 3h me permet d’étudier attentivement la carte pour décider de mon point de chute de ce soir. Le navire accoste peu après 19h30. Le soleil de minuit de la fin du mois de mai m’invite à une ascension tardive. Elle commence légèrement au sud de la ville de A. Je suis seul ici et n’ai croisé personne depuis la fin de ma traversée. Au fur et à mesure que je monte, je longe des lacs qui approvisionnent les villages en contre bas en eau potable.

Après quelques heures de marche, j’entrevois le replat de Monkebu sur lequel décide de bivouaquer. Je marche maintenant depuis plus d’une heure dans la neige, qui recouvre le terrain où je veux planter ma tente… J’opte pour un carré d’herbe encore préservé, cela me permettra de gagner quelques degrés.

Le sol est recouvert d’une herbe épaisse qui ne suffit pas à m’isoler du froid. Je me réveille et ajoute une épaisseur. Ca va mieux et même bien. J’assiste émerveillé à la chute de blocs de glace sur la montagne en face. Ils se détachent dans un grand fracas et viennent s’écraser dans le lac encore gelé en contrebas. L’endroit est isolé mais pas silencieux finalement ! Ces grondements me tirent de mon sommeil plusieurs fois dans la nuit.

Le lendemain matin, je retourne vers le port

Il faut que je saisisse l’opportunité. Il y a un bateau en partance pour l’île de Vaeroy dans la journée. Le prochain n’est que dans quelques jours.

J’arrive en fin de matinée sur l’île à l’extrémité sud des Lofoten. Il y a un seul village de 700 habitants et encore, le dernier recensement date d’une dizaine d’années. A pied, je prends la direction du nord de l’île pour trouver un endroit pour passer la nuit. Je ne croise pas âme qui vive. Je plante mon campement sur une plage isolée. L’île n’est pas très haute, il n’y a donc plus de neige. La température n’excède cependant pas les 10° la nuit. Le vent vient déterrer à plusieurs reprises les piquets plantés dans le sable. Mon poids fera l’affaire pour maintenir la tente en place.

Au réveil je laisse une grande partie de mon équipement sur la plage. J’ai besoin d’avancer plus rapidement aujourd’hui et le poids du matériel reste un fardeau dans un terrain accidenté. Je me rends à Mostad, un village de pêcheurs, abandonné depuis près de 40 ans. Je profite des hauteurs pour prendre quelques clichés surplombant le village niché dans une crique.

Le soir, de retour sur mes pas, je décide de déplacer le campement 2 km plus au sud pour profiter d’une nouvelle vue au réveil. Il est plus de 21h et il fait encore grand jour. J’en profite pour grimper une hauteur en face de moi. La vue là-haut m’offre un panorama superbe sur le reste de l’île et sur un aérodrome abandonné.

Le lendemain je reprends le Ferry en direction Nord pour revenir à la ville de A.

Au menu de l’après-midi, l’ascension du fameux sommet de Reinebringen

La pancarte qui balise l’entrée du chemin met tout de suite en condition. La voie est fortement déconseillée par les autorités locales, l’entrée se fait aux risques et périls du randonneur. Certes il est encore un peu tôt dans la saison et le terrain est partiellement couvert de neige et de boue. Je vois quelques silhouettes sur le parcours, aucune excuse pour ne pas grimper. Je ne regrette pas mon choix, la vue sur la ville de Reine entourée d’une eau turquoise est magnifique.

Après une nuit fraîche dans les environs, je prends la direction du petit embarcadère de Reine. Le plafond nuageux est très bas et un fin crachin tombe. Il ne part qu’une seule embarcation par jour. Je décide donc de reporter mon départ pour l’ouest vers Horseidvika. Cette plage n’est accessible que par bateau et il ne fait qu’une rotation par jour. L’idée de rester bloquer une journée sans abri sous ce temps-là ne m’enchante guère.

Le lendemain sera la bonne. La coquille de noix qui peut transporter jusqu’à 20 personnes me débarque à Kirkefjord. Je gagne l’extrémité ouest de l’île en quelques heures à travers les marécages.  Les intempéries d’hier y sont pour quelques chose mais quelle joie d’avoir une immense plage pour soi ! Je suis seul au monde. Les falaises des fjords tombant dans la mer sont toujours aussi impressionnantes Je passe une nuit paisible au son des vagues de la mer de Norvège.

Le lendemain je prends mes précautions pour ne pas manquer l’unique bateau de la journée. En attendant sur la jetée, un homme d’un certain âge vient à ma rencontre. Nous engageons la conversation. Je comprends rapidement qu’il est du coin et qu’il vient de temps à autre se ressourcer loin de tout. Il est né ici, dans ce hameau d’une vingtaine de maison. Aujourd’hui plus personne n’y habite à l’année. L’hiver y est rude et le seul moyen d’accès reste le bateau. J’ai un peu de mal à concevoir l’hiver dans un tel coin. De la neige jusqu’au genou et une nuit polaire qui ne se lève jamais pendant 2 mois de l’année.

Je regagne l’île principale avant de faire route plus au nord. J’atteints le village de Nusfjord. Je comprends tout de suite pourquoi ce village est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les maisons sur pilotis surplombent une mer turquoise. Un havre de paix. J’escalade les hauteurs environnantes pour trouver un nouvel angle de vue et profite de l’arrivée d’un vieux gréement. Intrigué, je me rapproche de l’équipage pour en apprendre un peu plus. Il s’agit de « la Fleur de Lampaul », qui a notamment servi dans les campagnes de la fondation Nicolas Hulot. Aujourd’hui il transporte confortablement des touristes de fiords en fjords. Ces derniers sont quelques peu surpris de savoir que je n’ai que ma tente pour passer les nuits entre 0 et 10 degrés. Il suffit d’avoir un bon sac de couchage !

Je passe les quelques jours suivants à remonter vers le nord profitant des vues du haut des fjords et des soleils de minuit successifs avant de mettre un point final à mon expédition dans les Lofoten.

Les photos de l’aventure sont également disponibles ICI

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Aventures |

24 avril 2017

| Sebastien Mas

Vers la Pierra Menta

Récit de 3 jours de rando hivernale dans le massif du Beaufortin avec l’ascension vers le refuge de Presset (face à la Pierra Menta) en passant par le col de Bresson
Lac de roselend et Beaufortin

Avec le début du printemps, l’appel de la montagne et des grands espaces résonne à nouveau. Ce coup-ci, nous sommes 3 avec l’idée de grimper à pied vers un col des Alpes.

Entre sommets toujours enneigés et rando « sèches » le choix était compliqué. Puis la fameuse course de ski alpinisme de la Pierra Menta nous a enfin décidé. Direction le Beaufortin pour 3 jours, avec en point de mire la fameuse « Pierre du Milieu ». Avec une météo plus qu’incertaine, nous optons pour une nuit avec un vrai toit au refuge de Presset et une nuit de bivouac au-dessus du lac artificiel de la Gittaz.

Récit photographique d’une ascension en raquette au départ du Lac de Roselend et en direction du col de Bresson.

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Aventures |

25 mars 2017

| Sebastien Mas

Expédition à chien de traineau à 300km au nord du cercle Arctique

Récit d’une expédition photographique de 5 jours à chiens de traineau à travers la Laponie Finlandaise au nord d’Inari. Une aventure à l’épreuve du froid polaire.
Husky Laponie traineau soleil couchant

C’était un rêve : la Laponie dans le pays le plus septentrional d’Europe : de vastes étendues blanches, un ciel clair, un air pur et vif, un terrain de jeu idéal pour la photo. Nous y verrions sûrement des aurores boréales, peut être aussi la faune des pays nordiques. Alors c’est décidé, avec Charles (@vagabondiary) nous partirions en février, sûrs d’y trouver des températures polaires ; encore fallait-il prévoir pour y faire face l’équipement nécessaire pour se déplacer à chiens de traineau : du sac de couchage aux vêtements en laine mérinos, rien ne fut négligé.

L’arrivée chez Tinja et Alex, à 30 km au nord d’Inari (Finlande)

C’est donc, après quelques heures de vol que nous atterrissons à Ivalo. Sur les routes gelées nous progressons davantage vers le nord du pays et, c’est quelque part sur la route reliant Inari (Finlande) à Angeli, le poste frontière entre la Suède et la Finlande, que notre expédition commence vraiment. Nous arrivons chez Tinja et Alex, un havre de paix à plus de 30 km de la première ville habitée.

Rennes Laponie route glacée

Trentenaire avec ses mèches blondes dépassant de son bonnet et ses yeux bleus c’est Tinja, qui nous accueille. Elle vit ici, à l’endroit où elle a grandi. La maison de Tinja et Alex borde une rivière gelée en hiver. Sans eau courante ni électricité, ils ont fait ce choix de vie il y a quelques années. Ils vivent seuls entourés de leurs 80 chiens et de quelques chevaux.

Départ de l’expédition

Après avoir eu, de leur part, une explication détaillée sur la façon de guider un groupe de chien et de maîtriser un traineau, nous nous mettons en route. Ce premier matin, nous partageons le traineau à 2 pour nous familiariser avec la gestion de l’attelage. Nous voilà lancés à travers les paysages de glace de la Laponie. Autour de nous, de la neige à perte de vue, une végétation clairsemée principalement composée de résineux et surtout, un silence inhabituel. De nombreux rennes croisent notre route, loin d’être effarouchés par les chiens. Après cette première excursion pour nous permettre de prendre nos marques et de vérifier l’efficacité de notre équipement pour les jours à venir, nous allumons un feu pour nous réchauffer et préparer un déjeuner tardif.

Vie quotidienne au milieu de la Laponie

Nous regagnons ensuite notre « cabane », petite maison perdue au beau milieu de la forêt. A l’entrée dans les lieux, la température est de -10°C. Il va nous falloir un peu de temps avant de pouvoir ôter nos vestes. La priorité est donc de se réchauffer car la nuit tombe vers 15h. A l’aide de nos haches, nous coupons du bois pour allumer un feu dans le poêle à l’intérieur de l’habitat. Il est compliqué de se procurer du papier quand on est au milieu de nulle part. On s’arrange donc pour faire démarrer le feu uniquement avec du bois coupé en fines lamelles.

Cabane Laponie

La cabane qui nous sert de logement ne dispose ni d’eau, ni d’électricité. Une fois le feu entretenu, c’est parti pour 10 min de marche pour nous approvisionner en eau au milieu de la rivière. La rivière n’étant pas très profonde à cette époque, atteindre le milieu est important car cela permet de trouver de l’eau en dessous des 25 cm de glace qui recouvrent la surface. Les instruments nécessaires nous ont été laissés par Tinja et Alex. Il nous faudra 20 min pour arriver à briser l’épaisseur de glace et voir enfin apparaitre l’eau. L’eau nous servira aussi bien pour la boisson que pour tous les autres travaux domestiques. Devant la tâche que représente l’approvisionnement, il nous faudra être économe.

Recherche d'eau Hiver Finlande

Le soleil s’est couché depuis quelques heures ; avec le feu, nous retrouvons peu à peu une température nous permettant d’agréablement passer le reste de la soirée à lire aux lueurs de nos quelques bougies. Vers 21h, je tente d’affronter le froid. J’espérais apercevoir des aurores boréales mais cette tentative reste infructueuse avec le ciel voilé de nuages.

Nuit foret Laponie

Premier réflexe au réveil,  jeter un œil sur le thermomètre intérieur : 8°C. C’est parfait, preuve que notre poêle en fonte a bien rempli son rôle. Différence saisissante avec la température extérieure qui est tombée à – 25° ! Notre priorité est donc de faire du feu, non seulement pour avoir une température plus supportable, mais aussi pour préparer des thermos d’eau, car, en bouteille, l’eau se transformerait vite en glace.

Nous allons chercher nos chiens et nous préparons les traineaux. Le parcours prévu pour aujourd’hui est d’une quarantaine de kilomètres à travers la « Muotkatunturi wilderness area ». A nouveau, nous traversons des paysages magnifiques et le soleil ne montant pas très haut dans le ciel diffuse une lumière parfaite pour la photographie de paysage.

Certes, les nuits sont longues, mais nous n’avons pas le temps de nous ennuyer car les tâches à accomplir sont prenantes : maintien du feu, repas à préparer, approvisionnement…

Nos hôtes ont mis à notre disposition un logement assez sommaire bien sûr, mais aménagé avec beaucoup de goût, des peaux de rennes et d’autres animaux recouvrent le sol. Ils viennent d’ailleurs nous rendre visite ce soir pour nous indiquer que demain matin nous partirons pour une expédition de deux jours et qu’il faut donc prévoir l’équipement permettant de passer une nuit à l’extérieur.

Cabin in the wilderness
Campement dans la « Muotkatunturi wilderness area »

A l’aube du troisième jour, nous préparons nos sacs avec tout l’équipement nécessaire pour pouvoir passer deux jours en toute autonomie avec une température qui oscille ce matin-là entre – 20 et – 25° au lever du soleil. Avec cette absence prolongée, nous devons nourrir les chiens restant sur place. C’est à la hache que nous découpons des carcasses de cerfs qui leur servent de nourriture de base. Leur donner des os de taille importante permettra de les occuper un long moment.

Nous partons avec un soleil toujours flottant sur l’horizon. La neige, assez profonde par endroits, ralentit notre vitesse et donne du mal aux chiens que nous devons aider en poussant le traineau. Il nous faudra quatre bonnes heures pour parcourir notre étape  et pouvoir établir notre campement.

Nous nous trouvons au beau milieu d’une plaine entourée de monts éclairés par le soleil couchant. Nous commençons par attacher tous les chiens de traineau à une longue chaine reliant 2 arbres. Alex, après avoir déblayé la neige pour préparer un abri autour du foyer, allume un feu afin de pouvoir se réchauffer tandis que la nuit tombe.

Nous montons les tentes en hâte aux dernières lueurs du jour. Cette opération normalement anodine, s’avère bien plus délicate avec des moufles.

Après un diner lyophilisé calorifique, il est déjà 20h. C’est la pleine lune, la nuit est suffisamment claire pour que nous n’ayons pas besoin de lampe. Le spectacle est tout simplement grandiose, quand à l’horizon des aurores boréales se dessinent dans le ciel.

Muotkatunturi wilderness area, Aurores boréales et campement

Nous finissons de préparer notre tente avec pour seul tapis de sol une peau de renne. Je n’ai encore jamais testé mon sac de couchage dans des conditions aussi extrêmes. Il a l’avantage de se fermer tout autour du cou créant un cocon hermétique afin que la chaleur ne s’échappe pas. Je ferme ensuite la capuche en laissant simplement un orifice assez grand pour respirer. La peau de renne qui m’isole du sol est malgré tout très froide. Une couche d’air en plus  aurait été bénéfique. Malgré quelques réveils, la longue nuit se passe bien.

Le lendemain matin, nous émergeons de nos duvets qui sont entièrement givrés, tandis que la tente est recouverte, à l’intérieur, d’une fine pellicule de glace. Alex a déjà rallumé le feu et m’explique que sans thermomètre, la meilleure façon d’estimer la température est de regarder à quelle distance les gens se tiennent du feu. Il ne doit vraiment pas faire très chaud car pour le petit déjeuner, tout le monde est au plus proche du foyer.

Je m’active en m’occupant des chiens. Il faut les nourrir, nettoyer le camp, préparer l’attelage et les traineaux. Je pars courir un peu pour me réchauffer. La nuit dernière s’est bien passée mais après avoir remis mes chaussures par moins 25, mes pieds ont du mal à se réchauffer et restent engourdis.

Campsite in Finland Lapland winter

Nous nous mettons en route pour le chemin du retour qui s’avère un peu plus technique. Les passages dans la neige fraîche se multiplient et les virages dans la forêt entre les arbres demandent davantage de concentration. Nous sommes encore à deux sur le traineau ; soudain un virage plus serré et nous  nous renversons. Je finis avec tout l’équipement la tête dans la neige. Les chiens de traineau continuent quant à eux sans s’arrêter jusqu’à rattraper Tinja. Nous parcourons en marchant les 200m qui nous séparent du traineau. L’attelage de traineau en forêt demande une concentration de tous les instants.

C’est avec un temps radieux que nous regagnons notre campement de base. La «  cabane » bien sûr, s’est refroidie et nous accueille avec -5°. Il nous faut donc reprendre les tâches nécessaires pour le chauffage et l’eau. Nous en sommes récompensés par ce soir-là un superbe coucher de soleil.

Coucher de soleil plaines de Laponie

Arrive, le dernier jour de notre expédition avec chacun son traineau et son propre attelage de 6 chiens de traineau. Grâce au terrain moins accidenté, sur une neige plus dure, notre vitesse est plus soutenue que les jours précédents. Après un trajet d’environ 1 heure 30 nous arrivons au premier village. C’est là que Tinja et Alex ont la possibilité de faire leur lessive. Sans eau courante ni électricité, difficile de faire tourner une machine !

Après une longue traversée sur la glace nous savourons avec plaisir le déjeuner chaud à base de renne qui nous attend.

Cinq jours inoubliables passés sur ces terres de gelées. Avec regret, nous prenons congé de nos deux hôtes que nous n’oublierons pas.

Tinja Alex Siperia Siperian arktinen rekikoiratarha Inarissa

Retrouvez les photos sur instagram : @massivephotography

Le site internet de Tinja et Alex : Siperia

Mon matériel photo : Nikon D750 & Nikon D600  avec 24-70mm 2.8 et 50mm 1.8

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Aventures |

24 janvier 2017

| Sebastien Mas

Excursions dans le massif du Vercors (France)

Col vert lever de soleil vercors

Je suis toujours à la recherche de nouveaux terrains de jeu, de nouveaux paysages pour mes projets photos. Après avoir consacré un article spécifique sur une excursion de 2 jours à l’attaque du Grand Veymont, ce reportage photo met en avant plusieurs lieux du massif du Vercors. Les différents clichés ont été pris entre Villard de Lans, Lans en Vercors, Autrans, les plateaux de la molière, de la sure (1643m), de la buffe (1623m) et le col vert.

L’essentiel des photos a été pris tôt en hiver (fin décembre) au lever du soleil afin d’obtenir de bonnes conditions de lumière. Afin d’atteindre les cols et les sommets aux bonnes heures, il est nécessaire de commencer les différentes randonnées avant 6h du matin. Les ascensions plus ou moins longues se font à la frontale puis aux premières lueurs de l’aube. Le spectacle est garanti avec des paysages magnifiques sans personne à l’horizon. La suite en images…

Attention, les conditions climatiques hivernales peuvent présenter un réel danger surtout si on s’aventure de nuit sur certains sentiers. Prudence donc! 🙂

La Sure – La buffe et un passage de l’autre côté du tunnel du Mortier

Pour tous les détails de la rando je vous conseille le site très complet Altitude Rando

Tunnel du mortier, face nord
Les crêtes et le plateau de la Molière

Voici à nouveau le détail de la rando permettant d’accéder au plateau de la molière –> Ici

Autrans la molière
Lever de soleil sur le col Vert

Le site Grenoble Montagne vous propose un détail de l’itinéraire de cette rando qui propose pour moi un des meilleurs panorama si les conditions climatiques sont réunies. A la sortie de la forêt vous attaquez sur la dernière demi-heure de rando un paysage escarpé permettant une vue dégagée.

Vue massif vercors col vert

Pour me suivre sur instagram –> @massivephotography

et sur la page Facebook

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Aventures |

20 décembre 2016

| Sebastien Mas

Expédition dans les montagnes du South Chilcotin

South Chilcotin Mountains Provincial Park – BC Parks

Article initialement publié par l’excellent magazine outdoor « les others ». Pour le lien vers l’article cliquez ici

Retrouvez toutes les images de la Colombie Britanique dans la galerie photos

5h30, le réveil sonne. Depuis le début de notre voyage nous sommes habitués aux horaires matinaux, mais ayant profité de notre dernière nuit « civilisée » à Vancouver, le réveil est plus compliqué. La tête dans le brouillard, nous quittons notre auberge en centre-ville et regagnons notre voiture.

Nous avons jeté un dernier coup d’œil à la route que nous devons parcourir aujourd’hui, nous le savons, l’étape va être longue avant de pouvoir bivouaquer ce soir.

La route est déserte à cette heure-ci et nous atteignons Whistler en moins de deux heures. Nous nous arrêtons de temps à autre pour profiter des couleurs de l’aube et profitons de ce village pour faire des provisions pour les trois jours qui arrivent. Dernier élément indispensable, des pastilles pour purifier l’eau. Il est impossible de transporter toute l’eau nécessaire à ce trek. Nous devrons nous ravitailler en cours de route dans les rivières.

lake near whistler
Sea-to-Sky Highway Route – British Columbia

Avant de prévoir cette excursion dans les South Chilcotin, nous avons cherché un maximum d’informations sur le meilleur moyen de rejoindre la région. Notre carte, bien que détaillée, ne fait pas la différence entre les petites routes goudronnées et les simples pistes. Quant à Google map, il semble vouloir nous faire passer par une route relativement directe. À Whistler, personne n’est en mesure de nous renseigner sur l’état des routes pour atteindre le départ de notre excursion.

Nous continuons jusqu’à Pemberton, là où le chemin nous offre deux solutions. Notre sort est rapidement fixé lorsque l’office de tourisme nous précise qu’avec notre voiture, nous n’arriverons jamais à passer par la route directe… Premier obstacle. Nous allons devoir faire un large détour et monter jusqu’à Lillooet, à 130 kilomètres au nord de Whistler. Nous n’avons pas tout perdu au change, la route est magnifique et nous marquons à nouveau quelques pauses pour immortaliser ces moments.

Ensuite nous quittons la route principale en direction de Gold Bridge, à deux heures d’ici. La route bien que goudronnée par endroit est assez mauvaise et les chutes de pierres y sont nombreuses. Un engin de chantier fait-même des aller-retours afin de déblayer les roches. Gold bridge, ancien village de chercheurs d’or, ne compte plus que 40 habitants depuis la fermeture de la mine en 1970. Nous pouvons néanmoins y trouver une carte très détaillée des South Chilcotin et quelques vivres supplémentaires.

road to gold bridge
Sur la route de Gold Bridge – le long de Carpenter Lake

Enfin, nous arrivons au départ du trek. À cause de notre détour, nous avons déjà perdu beaucoup de temps et il est déjà 16 heures. Nous devons nous organiser pour être le plus léger possible. J’embarque mon boitier avec un seul objectif, je suis déjà à 2 kg. Avec le reste du matériel, nos sacs ne tardent pas à atteindre entre 12 et 15 kg.

C’est parti ! Nous entamons la montée à travers des paysages fleuris en pressant le pas, pour ne pas se faire surprendre par la nuit. L’obscurité est en train de tomber lorsque nous arrivons à Spruce Lake. Nous décidons de ne pas faire de halte au début du lac, mais à l’autre extrémité. Autant de chemin en moins à parcourir demain. Quelques personnes sont présentes sur le campement. Après s’être installé, nous dinons autour du feu. Le temps clair nous permet de faire quelques clichés au crépuscule.

Nous sommes intrigués par un des seuls groupes présent non loin de nous. Les types sont en train de se baigner dans le lac alors que l’eau ne doit pas dépasser les 10 degrés. Nous comprenons qu’ils ont réussi à construire un « sauna » de fortune, après avoir laissé des pierres dans le feu depuis des heures. À l’aide de quelques bâches tendues entre des arbres rapprochés, ils ont confectionné un abri relativement hermétique. En plaçant les pierres brulantes sur le sol au milieu et en les arrosant de temps à autres, leur mécanisme semble fonctionner à merveille !

Le lendemain matin, c’est le son d’un avion qui nous tire du sommeil. Un hydravion vient d’amerrir et regagne un ponton pour y déposer ses 4 passagers, équipés de VTT !

Open heart mount south chilcotin
En haut du mont Open Heart, South Chilcotin Mountains

Nous laissons notre campement et partons pour une boucle sur la journée. Notre destination, le mont Sheba. La route sur la carte semble courte, 13 km aller-retour, mais le dénivelé assez important. Nous atteignons notre première étape, le mont Open Heart. À partir de là, ça se complique. Le temps est couvert et un fin crachin commence à tomber. Nous ne tardons pas à nous apercevoir que le chemin, relativement visible jusqu’à maintenant, l’est beaucoup moins dans les pierres à flanc de montagne. La neige, encore présente fin juin, ralentit fortement notre progression.

Au loin, le mont Sheba est totalement dans la brume. Notre projet semble compromis. Une heure plus tard, nous constatons que la route est bloquée par une accumulation de neige. Il nous faudrait escalader mais nous ne disposons pas de l’équipement nécessaire pour faire face sereinement aux parois abruptes qui se dressent devant nous. Nous décidons finalement de prendre une autre direction et d’escalader un pierrier. La fatigue est présente et il nous faut plus d’une heure pour terminer notre ascension qui ne devait guère dépasser les 600 mètres. Nous le savions dès le départ, le pierrier consomme une énergie folle, car notre poids nous fait reculer à chaque pas.

Ce sommet un peu moins haut que le mont Sheba nous offre néanmoins une vue imprenable sur toute la chaîne de montagnes aux alentours, et ses nombreuses vallées. Nous regagnons ensuite le campement en descendant de l’autre côté de la crête. Cette fois-ci, le camp est totalement désert, nous n’avons d’ailleurs croisé absolument personne de toute la journée. Vers 22h30 nous tombons de fatigue.

Le lendemain, c’est naturellement que nous émergeons vers 6h. Après avoir plié le campement, nous reprenons la route vers la voiture, en croisant de nombreuses biches. Soudain, Charles me fait signe de ne plus faire de bruit. Romain, en tête du cortège, vient d’apercevoir un ours à moins de 50 mètres de nous. Je saisis le bear spray sur une des poches latérale de mon sac. Mais l’ours s’éloigne de lui-même dans la forêt, sans probablement nous avoir remarqué. Sur les kilomètres restants, nous restons sur nos gardes et réduisons la distance entre nous.

Nous voilà revenus sur le parking, point final de cette excursion de trois jours dans les montagnes du South Chilcotin.

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